Etat des
Milieux
Hydromorphologie, état physique des cours d'eau
La rivière supporte une diversité d’habitats indispensable à la faune et la flore aquatique et rivulaire. Son bon fonctionnement favorise la biodiversité dans le lit et sur les berges.
Ces différentes fonctions et usages témoignent de l’importance de préserver, limiter, améliorer et/ou restaurer la dynamique hydro-sédimentaire des cours d’eau.
En effet, une rivière s’ajuste selon un équilibre dynamique entre un débit liquide et un flux solide. Ce dernier, composé de sédiments fins et grossiers (vase, sable, gravier, pierres, cailloux, etc.) qui érode, transporte et dépose de l’amont vers l’aval des matériaux solides provenant des versants et des berges, modèle la morphologie de la rivière (profil en long, en travers et style fluvial).
Les différentes problématiques constatées sur le bassin sont :
- Un enfoncement (incision) constaté du profil en long, cette évolution présente un certain nombre de risques actuels ou futurs :
- Ressource : en s’incisant, le cours d’eau entraîne un affaissement du toit des nappes, donc une diminution du potentiel de la ressource en eau,
- Hydraulique : l’incision du lit (couplée aux rectifications du chenal) conduit à une accélération des écoulements de crues,
- Qualité des boisements alluviaux : déconnectés totalement ou partiellement de la nappe, les boisements ont tendance à dépérir,
- Qualité des habitats : l’enfoncement réduit les connectivités latérales, simplifie les milieux en réduisant les capacités d’accueil de la faune benthique, en diminuant la diversité, la qualité et la quantité des frayères et des habitats (faciès homogénéisés). - La végétalisation des bandes actives et des bancs de sédiments en transit par une hydrologie de crue faible ces 15 dernières années. Cette situation entraîne plusieurs risques potentiels :
- Limitation du transit sédimentaire et accentuation des processus d’incision,
- Augmentation des débordements au droit de zones à enjeu (traversées urbaines notamment),
- Augmentation des risques liés aux d’embâcles générés lors des crues,
- Fermeture des paysages,
- Simplification des milieux dans des systèmes où la qualité écologique repose sur le rajeunissement et la diversification.
- La diminution des linéaires développés par les cours d’eau suite aux rectifications passées (pour mémoire 4 km de moins sur le Roubion entre Montélimar et Manas) s’est accompagnée :
o D'un déclenchement ou d'une intensification des processus d’enfoncement.
o D’une accélération des écoulements.
o D’une diminution de la qualité globale des habitats aquatiques et terrestres (linéaires de berge, bras morts, diminution de la diversité des faciès).
- Une modification des divagations et de la perception de « la place du cours d’eau ». Historiquement, le Roubion balayait un large fond de vallée. Le changement de style fluvial, donc du paysage de la rivière, s’est accompagné de la mise en place d’activités humaines.
