Syndicat Mixte du Bassin du Roubion et du Jabron

Besoin d'un renseignement ? Contactez-nous

Natura 2000

Qu’est-ce qu’un Site Natura 2000 ?

Natura 2000 est un réseau européen de sites naturels. Il vise à préserver les espèces et les habitats considérés d’intérêt communautaire, c’est-à-dire menacés ou remarquables sur le territoire européen. Natura 2000 cherche à concilier activités humaines et protection des milieux naturels dans une démarche de développement durable.

Logo Natura 2000
Fond Européen Agricole pour le Développement Rural
Direction départementale de l'environnement, de l'aménagement et du logement

L’évaluation des incidences sur les sites Natura 2000

La réglementation nationale oblige à une évaluation des incidences pour la réalisation de documents de planification, d’aménagements ou de projets ainsi que de manifestations qui se situent en tout ou partie à l’intérieur des périmètres Natura 2000 (par exemple : documents d’urbanisme, travaux relevant de la loi sur l'eau, manifestations sportives, défrichements…).

L’objectif est de s’assurer que les projets analysés ne portent pas atteinte à l’état de conservation d’un site Natura 2000 ou de les redéfinir de manière à éviter de telles atteintes.

Depuis 2019, l’animation du site Natura 2000 « Rivière du Roubion » est confiée par l’administration française au Syndicat Mixte du Bassin du Roubion et du Jabron.

Les listes des activités ou projets soumis à évaluations d’incidences sont répertoriées dans différents arrêtés administratifs :

Le porteur de projet peut également remplir un formulaire simplifié, en tant qu’évaluation des incidences simplifiée (lorsque le formulaire permet de conclure à l’absence d’incidences suite à une analyse du projet et des enjeux) ou en tant qu’évaluation préliminaire (aide à la réflexion).

L’animateur du site Natura 2000 a pour mission d’accompagner les porteurs de projets pour la réalisation des évaluations d’incidences.

Vous avez besoin d’informations sur Natura 2000, d’accompagnement et de conseils pour la mise en œuvre d'actions en faveur de la biodiversité, vous êtes porteur d’un projet, vous souhaitez avoir des précisions sur la réglementation, les actions Natura 2000 et l’évaluation des incidences de vos projets : prenez contact avec le SMBRJ pour le site « Rivière du Roubion » et avec la CCVD , Elise Chevalier, pour les sites « Grotte à Chauve-Souris de Baume Sourde » et « Forêt de Saou et Crêtes de la Tour ».

Précisions et documents à télécharger sur les évaluations d’incidences, les imprimés simplifiés :

Rivière du Roubion

Le site Natura 2000 « Rivière du Roubion » s’étend sur 619 ha et correspond à la partie basse de la rivière Roubion non canalisée, soit de l’amont de Montélimar à l’aval de Pont de Barret au niveau de la confluence avec la Rimandoule.

Le Roubion est une rivière caractérisée par sa forte dynamique et son caractère largement naturel. Il possède un intérêt écologique très important, basé sur le maintien d’une forte dynamique fluviale. Ce caractère est remarquable en Europe où la plupart des rivières ont été très fortement artificialisées. Le Roubion compte parmi les rares rivières de cette dimension à n’être équipée d’aucun véritable barrage. Les crues permettent ainsi un « rajeunissement » fréquent du paysage : mise à nu de nouveaux bancs de galets ou bras secondaires, évacuation des sédiments fins ou de la matière organique...
Ce mécanisme permet la présence de très nombreux types d’habitats, composés d’espèces végétales adaptées aux différentes conditions d’humidité, de richesse des sols, et permettant une grande diversité d’espèces animales.

Les milieux et habitats d’espèces

Milieux humides

La rivière descend des Préalpes du sud ; elle coule rapidement sur des lits de graviers : son débit présente de grandes variations entre un étiage très sévère et des crues violentes qui provoquent des divagations du cours. Ce type de cours d’eau présente une richesse en habitats rare : lit calme ou rapide, bras secondaires, accumulation d’embâcles...


Milieux riverains

Les bancs de galets déposés ou nettoyés par les crues constituent un écosystème original, très chaud et sec en surface, humide et plus froid en profondeur. La diminution du débit en été permet le développement d’une végétation herbacée et arbustive ; certaines espèces de saules sont particulièrement adaptées aux conditions spécifiques de ces milieux.

Prairies sèches

Ce sont des milieux relictuels, témoins de l’histoire de la vallée. Jusqu’à la dernière guerre mondiale, certains secteurs trop inondables ou aux sols médiocres étaient en effet pâturés. Ils étaient alors couverts de prairies souvent ponctuées d’arbres. La diminution des inondations et l’évolution de l’agriculture ont conduit à l’abandon des pratiques pastorales, se traduisant par un embroussaillement ou le plus souvent par la mise en culture des prairies.
La plupart des prairies du site subsistent sur des sols secs, peu favorables au développement de la forêt ou de l’agriculture.
Le site abrite également un reliquat de prairies humides, que l’on peut rattacher au type des « prairies à molinie ». Il s’agit de dépressions humides temporaires, couvertes de sédiments fins, et peuplées de plantes adaptées à l’alternance de périodes sèches et humides (molinie...).
Les prairies sont d’abord remarquables par leur extrême rareté et la vitesse de leur disparition. Leur intérêt écologique provient de différents caractères. Il s’agit de prairies originales, en particulier parce qu’elles sont pauvres et sèches, mais aussi parce que les crues y apportent de temps à autre de l’eau et des alluvions. La pauvreté du sol limite l’envahissement par les graminées, ce qui laisse la place à de très nombreuses plantes à fleurs.

Forêt alluviale

La forêt alluviale est fortement présente sur le site (360 ha). Elle se définit par sa relation avec le cours d’eau : sol constitué de limons, sables ou graviers, influence des inondations (sélection des espèces, apport de semences), alimentation en eau par la nappe phréatique, régénération possible par érosion des berges... Les arbres les plus abondants ou les plus typiques sont les peupliers, saules et frênes.
Il est possible de distinguer deux grands types de boisements cités en annexe de la directive européenne :

  • Forêts à bois tendre : saulaies blanches et peupleraies noires sur les alluvions filtrantes de la rivière
  • Forêts en cours d’évolution vers les bois durs : peupleraies blanches et forêts mixtes des grands fleuves.

La forêt alluviale est particulièrement remarquable par la diversité de sa faune et de sa flore. Cette diversité provient largement de la variété des conditions de milieux (secs ou humides, jeunes ou âgés) et de la structure très complexe de l’habitat (arbres de différents âges, lianes, bois mort, sous-bois dense...). Ces boisements possèdent bien d’autres particularités : rapidité de la croissance des végétaux, abondance des lianes... Il s’agit d‘un habitat rare en Europe et qui a subi partout une réduction importante de ses surfaces.

Les habitats d’espèces

Le Roubion abrite de nombreuses espèces animales et végétales peu communes. Les poissons sont particulièrement remarquables. Quatre espèces sont citées en annexe II de la directive européenne sur les habitats : toxostome, blageon, barbeau méridional et chabot.
Les freydières permettent la présence d’espèces exigeantes en matière de qualité de l’eau, telle que l’agrion de mercure. Enfin, le castor apprécie beaucoup ce type de rivière où les crues assurent en permanence l’abondance des saules.
La forêt alluviale joue également un rôle important pour certains animaux de cours d’eau tels que le castor ou divers oiseaux d’eau qui viennent s’y reproduire (milan noir).
Les prairies n’abritent aucune espèce animale ou végétale citée en annexe de la directive. Par contre, certaines petites parcelles sont riches en plantes intéressantes à l’échelle nationale ou régionale. Les orchidées peuvent être nombreuses et diversifiées. Parmi elles se trouvent quelques espèces rares et protégées telles que l’ophrys de Bertoloni. Sur le plan de la faune, les prairies sont surtout intéressantes pour les insectes, et en particulier les papillons.

Le document d’objectifs Natura 2000, mis à jour en 2007, est disponible ici.
La fiche détaillée INPN du site est accessible via ce lien.

Grotte à chauves-souris
de Baume Sourde

Le site « Grotte à chauves-souris de Baume Sourde », désigné au titre de la Directive « Habitats, faune et flore » et d’une superficie de 334 ha est animé par la Communauté de Communes du Val de Drôme en Biovallée (CCVD). Le site est situé sur les communes de Francillon-sur-Roubion, Soyans et Saou.
Il abrite la grotte de Baume Sourde, creusée sous la colline du Grand Quinson par l’action récurrente de la tectonique et de la dissolution du calcaire par l’eau. Il s’agit d’une vaste cavité qui présente un développement souterrain total d’environ 300 mètres. Trois entrées donnent accès à la cavité dont deux sont naturelles. La troisième est un tunnel creusé par l’homme vers 1850 afin d’exploiter le guano des chauves-souris et les phosphates accumulés dans la grotte (in CHOPPY 1963).
L’entrée naturelle supérieure a été bouchée lors de la mise en œuvre du précédent DOCOB dans le but d’approcher les conditions hygrothermiques présentes avant l’ouverture de l’entrée principale.
8 espèces d’intérêt communautaire ont été recensées dans cette grotte, mais 3 y sont présentes régulièrement, notamment en période hivernale :

  • Le grand Rhinolophe,
  • Le petit Rhinolophe,
  • Le Minioptère de Schreibers.

Ces chiroptères sont principalement menacés par la fréquentation humaine, notamment lors de l’hibernation où elles sont extrêmement vulnérables et sensibles au dérangement. L’entrée de la grotte est alors interdite au public depuis 2007.

Le site Natura 2000 ne se limite néanmoins pas uniquement à la grotte, mais vise également à préserver des corridors de déplacement et des territoires de chasses alentours pour les chiroptères. Le Document d’Objectif prévoit ainsi de maintenir des arbres massifs et vieux dans les peuplements forestiers, de ré-ouvrir des milieux en cours d’embroussaillement et d’obtenir plus de connaissances sur les chauves-souris présentes au droit du site, afin de mieux maîtriser leurs espaces de déplacement, de reproduction et de chasse.

Une partie du Roubion et de la Vèbre sont incluses dans le périmètre Natura 2000 de ce site. En effet, les milieux aquatiques liés au Roubion et à la Vèbre sont constitués des faciès de végétations pionnières des rivières méditerranéennes au sein du lit mineur et des ripisylves les encadrant.

Ces milieux constituent des corridors importants ainsi que des zones de production d’insectes. D’où l’importance de la ripisylve, milieu de chasse utilisé en particulier par le Petit et le Grand rhinolophe ainsi que l’importance des corridors, le Roubion constitue un axe de transit pour de nombreuses espèces dont la plus importante est sans aucun doute le Minioptère de Schreibers.

La grotte de Baume sourde est un site fragile tout au long de l’année. Ne pénétrez pas dans la cavité au risque de déranger les chauves-souris qui la fréquentent !

Depuis juin 2019, une partie du site est classée en Réserve Naturel Régionale, lui conférant ainsi un statut de protection plus marqué.

Plus d'infos

Forêt de Saou
et Crêtes de la Tour

La zone Natura 2000 classée Zone de Protection Spéciale (ZPS) « Massif de Saou et Crêtes de la Tour », en rapport à la directive oiseaux, couvre une superficie de 6 662 ha. Le site est animé par la Communauté de Communes du Val de Drôme en Biovallée (CCVD).

Le site s’étend sur 10 communes dont 4 sur le bassin versant du Roubion (Saou, Soyans, Mornans et Bézaudin sur Bine). La commune de Saou à elle seule couvre 53% du site puis 17% sur Bezaudin-sur-Bîne et 11% sur Mornans.

L’emprise Natura 2000 comprend le synclinal perché le plus haut d’Europe, long de 12 km et large de 2 km. Il est situé à des altitudes comprises entre 885 m à l’ouest (Roche Colombe) et 1589 m à l’est (Véyou).

Il présente une grande diversité de formations végétales, dont des biotopes particuliers (milieux rupestres, boisements âgés, forêts alluviales, pelouses d’altitude, etc.) qui sont d’un grand intérêt pour l’avifaune. En comparaison, les milieux agricoles des contreforts sud sont très différents, de par les paysages cette fois-ci ouverts mais également de par la présence beaucoup plus prégnante de l’Homme. Les milieux n’en sont pas moins accueillants pour l’avifaune, qui affectionne les milieux d’agriculture traditionnelle entretenus par l’élevage, encore bien présents sur le site.

Les habitats d’espèces

La ZPS «Massif de Saoû et crêtes de la Tour» offre une grande diversité d’habitats ainsi qu’un important gradient altitudinal. L’effet adret/ubac permet en outre à une avifaune riche et diversifiée de s’y développer. Quatre grands habitats structurent la communauté aviaire: les milieux forestiers, les falaises, les habitats ouverts herbacés et/ou cultivés ainsi que les zones humides liées aux cours d’eau. Un cortège aviaire est associé à chacun de ces milieux.

Les espèces

119 espèces au total ont été recensées sur la ZPS. Ces données sont issues des prospections de l’année 2012 et de la consultation de la base de données Faune-Drôme.

Parmi elles, 19 espèces d’intérêt communautaire dont 10 espèces d’intérêt communautaire sont considérées rares, voire disparues pour certaines :

  • Chouette de Tengmalm,
  • Tétras lyre (donnée historique 2004),
  • Chouette chevêchette,
  • Gélinotte des bois (donnée historique 1987),
  • Martin-pêcheur,
  • Aigle de Bonelli,
  • Gypaète barbu,
  • Gusards cendrés, Saint-Martin et des roseaux (tous 3 migrateurs rares).

Trois espèces patrimoniales sont à citer:

  • le Cincle plongeur, nicheur sédentaire (2 à 5 couples),
  • le Chocard à bec jaune (erratique),
  • la Chouette hulotte (nicheur sédentaire).

Des informations plus détaillées (DOCOB, Comptes rendus de délibérations, lettre d’information) peuvent être retrouvées, sur le site internet de la CCVD : ici

Contact

N'hésitez pas à contacter le SMBRJ.
Les missions de l'équipe technique sont également de conseiller et d'accompagner les propriétaires riverains et les collectivités sur l'entretien et la préservation des milieux aquatiques et de la ressource en eau.